L'imposteur et son cobaye [PV Aneth]

L’objectif d’Alfonzo était simple : en découvrir toujours plus sur ce monde et ses habitants. Quelle n’était pas sa joie de prime à bord lorsqu’il fit la rencontre de Min Min. Mais surtout quelle fut véritablement son immense plaisir de savoir que sa curiosité scientifique ne souffrirait certainement d’aucun ennui. Tous ces gens venus de partout, de tant d’univers ! Tout ceci était une source d’enseignement tout à fait succulent. On aurait mit un animal glouton devant une énorme gamelle remplie de croquettes formant un tas digne de l’Himalaya que le bonheur en serait similaire. C’était la promesse d’un plaisir sans limites, ou du moins en apparence.

Ce qui l’embêtait quelque peu c’était sans doute les restrictions de certains lieux du Colisée. Les quartiers du personnel étaient invariablement fermés à n’importe quel personnage non autorisé. Une légère frustration parcourait l’être stellaire. On lui fermait des portes qui recelaient sans doute des milliers de révélations. Peut-être qu’un jour il trouverait un moyen d’y pénétrer. Peut-être qu’un jour il serait assez malin pour aller même dans le bureau du directeur. Hmmm, s’il existait bel et bien un directeur. Il fallait bien quelqu’un pour diriger tout ce monde dans ce grand bâtiment après tout. Surtout que l’érudit tenait beaucoup à connaître les origines du Colisée. C’était vraiment l’une des choses qui l’intriguait le plus, entre autres questions de brèches interdimensionnelles à éclaircir bien entendu. Mais un phénomène bizarre à étudier après l’autre, inutile de se presser.

Et donc voilà qu’il se dirigeait vers l’infirmerie. Il se demandait bien comment les gens étaient soignés ici. Il n’avait pu avoir satisfaction lors de son petit séjour de tout juste une heure, assit sur un lit d’hôpital suite à son combat contre l’athlète blonde aux bras élastiques. Bien sûr qu’il n’avait pas besoin de soins classiques, il l’avait pourtant bien dis mais on ne l’avait pas écouté en premier lieu. Il lui suffisait juste d’un peu de lumière du soleil. Mais bien évidement pour accélérer ses recharges en énergie, il avait eu besoin d’une grande quantité de glucose et pour ainsi dire, le réfectoire en lui-même était comme une infirmerie pour le stellarion. Mais donc on l’avait un peu forcé à quitter l’infirmerie à sa grande déception. Pour mieux y revenir ? Oui pour mieux y revenir. Mais cette fois-ci le scientifique des étoiles allait ruser !

Il pénétra dans le département du Colisée alloué aux soins. Comme toujours il avait ignoré le contexte du pourquoi et du comment. Il n’avait pour ainsi dire nullement suivi les match du tournoi et sa connaissance des résultats s’en trouvaient strictement limitée, se résumant au fait qu’il avait simplement perdu face à Min Min au premier tour. Il aurait au moins pu se renseigner sur le prochain adversaire qu’elle aurait affronté, mais là encore il avait été trop occupé à satisfaire sa soif de savoir. A l’entrée de l’infirmerie donc il remarqua une petit pièce où semblait se trouvait une agitation d’infirmiers et de docteurs. A proximité il repéra également une autre pièce entre-ouverte, une sorte de vestiaire. Il s’y dirigea de façon discrète sans aucun bruit de pas, flottant légèrement à quelques centimètres au dessus du sol. Une capacité particulièrement utile pour ne pas attirer l’attention. Il ouvrit alors doucement la porte du vestiaire et n’y remarqua personne. A proximité de l’entrée il remarqua un porte-manteau ou était accroché entre autre choses, une blouse blanche. Il s’était alors empressé de retirer son masque et son manteau. Accrocha son habit sur le portique et se vêtit illico presto de l’uniforme de docteur. Voici donc Alfonzo en blouse blanche. Cela allait bien avec son teint d’albinos assurément. Il boutonna et ajusta délicatement l’habit. Il lui allait parfaitement !

Il sorti ensuite du vestiaire et pouvait commencer son petit jeu de dupe. En tant qu’érudit il pouvait au moins se targuer d’avoir pu lire nombre de documentations en rapport avec la biologie au sein de l’académie de son monde d’origine. C’était une connaissance qu’il mettrait à profit comme il pourrait. Ainsi, alors qu’il fit simplement deux pas, il fut aussitôt interpellé par une des infirmières passant par là.

« Oh hmm bonjour… je ne vous ai jamais vu je crois. Docteur…. ?
- Docteur Seraphyr ! Je suis nouveau en effet.
- On n’a pas dû me mettre au courant, mais j’imagine que c’est bon. Vous avez un pouvoir spécial vous aussi ?
- Bien entendu ! Je peux soigner les gens en rétablissant leur état précédent.
- Oh ça doit être bien, hmm… du coup vu que je vous ai sous la main, il faudrait que vous rendiez visite à l’une des patientes. Elle s’appelle Aneth Spirabilis.
- Bien bien ! Menez-moi donc à elle ma chère. »

Et le caméléon blanc pu débuter son entourloupe sans qu’aucune suspicion ne se fasse ressentir à son égard. Un talent que le médecin improvisé devait avant tout à son flegme à toute épreuve mais également son côté adaptatif, du moment qu’il ne s’agissait pas de prendre le poste d’une activité requérant une activité physique intense, il pouvait cependant toujours compter sur sa fameuse matière grise. Tout en se dirigeant vers le lit de la personne en question, il imaginait déjà toutes les expérimentations auxquelles il pourrait s’adonner.