[Terminé] Tomber à pic [PV Astral & Liesel]

Saut en arrière précipité, roulade bâclée sur le côté, j’eus à peine le temps de me redresser pour m’apercevoir être au bord du précipice séparant la région d’Hébra des plaines centrales du royaume. Face à moi, nombres de bokoblins, moblins et autre joyeuseté démoniaque. Écorché d’un peu partout, c’est non sans peine que je dresse le prototype de canon Gardien.

La magie s’accumule et l’instant d’après, une détonation sourde propulse un rayon bleu face à moi, tout en enfonçant légèrement mes appuis dans le sol. Toutefois, je ne m’attendais pas à ce que ce dernier cède sous la pression du recul de l’arme. Pas de tremblement, mais une fracture nette de la roche sous mon regard surpris, comme celui de mes ennemis.

Il me faut quelques secondes pour réellement réaliser ce qu’il tout juste d’arriver. Pourtant, en comprenant le sort qui m’est réservé, je me contente juste d’un soupir et d’un sourire résigné. Au moins, je me serais battu pour Hyrule contre la Calamité et ses sous-fifres, c’est déjà ça. Mère, je vous rejoins sous peu.

Cependant, la déesse Hylia semblait ne pas l’entendre de cette oreille. Un léger éclat bleuté et la sensation d’être soulevé par le dos me fit ouvrir les yeux. Trois pairs d’ailes d’un bleu léger et translucide, battent afin de ralentir ma chute. Que la déesse soit bénie et mes anciens compagnons aussi. Mais, j’étais loin d’avoir tout vu. Avant que je puisse le réaliser, un nouvel éclat lumineux apparut, m’obligeant à me cacher les yeux.

Lorsque je fus en mesure de voir à nouveau, tout avait changer. Le ciel, l’air, l’atmosphère, le lieu. J’étais un peu haut dans les airs, mais même de là, impossible de comprendre quoique ce soit. Où est Hébra ? Où est la citadelle ? Où est Hyrule ? Pourtant, bien que ces questions soient de premières priorités, elles ne le sont pas dans l’immédiat. Avoir des ailes qui vous éviter une chute mortelle, c’est bien sympathique, encore faut-il savoir s’en servir ou, à minima, être en mesure de contrôler la descente, ce qui n’est pas mon cas.

Les ailes battent toujours, mais, malgré cela, le sol se rapproche dangereusement. Mes jambes se mettent alors à pédaler dans le vide tandis que j’essaie, d’une manière ou une autre de contrôler ma trajectoire, sur laquelle il me semble apercevoir une silhouette.

« Attention devant ! Je contrôle rien ! »

Je passe alors au-dessus de la silhouette sans avoir le temps de la détailler plus que ça. Un peu plus loin, mes pieds retournent enfin à terre et les ailes disparaissent presque aussitôt, m’obligeant à courir le temps de perdre la vitesse accumulée. Malheureusement pour moi, j’ai les jambes un peu engourdies et l’esprit encore agité par tout cela. Une fraction de seconde d’inattention et mon pied se prend quelque chose au sol, m’obligeant à terminer ma course de deux ou trois roulades avant de terminer sur le dos.

Atterrissage réussi. Enfin, je suppose.

Le regard planté dans le ciel, je pousse un long soupire. Ça c’était mieux passé que prévu. Certes, mon corps me lance de partout, mais c’est le signe que je suis toujours vivant et qu’aucun morceau ne manque. Je veux me redresser d’un coup, mais c’est à peine si je parviens à un peu lever la tête. Bon… On va y aller un peu plus progressivement.

Étapes par étapes, je commence à me redresser. Maintenant que la tension du combat est retombée, je me rend compte à quel point je suis amoché. Même si je les avais balayé avec le canon, j’aurais sans doute été incapable de poursuivre le combat ou même de rejoindre un camp. Maladroitement, j’accroche mon prototype dans mon dos et plaque mes mains sur mes genoux afin de reprendre mon souffle.

Un coup d’œil derrière moi, plus d’aile. Soit la déesse veillait sur moi, soit quelque chose m’échappe. Mais je chercherais ces réponses une autre fois. Je me redresse, toujours souffrant et le souffle un peu court, et mes yeux découvrent un peu mieux ce… monde ? Je ne sais pas réellement où j’ai atterris, mais j’ose espérer que je ne suis pas encore mort.

La seul chose qui détonne réellement dans le paysage, c’est cette étrange bâtisse. Elle ressemble un peu à la citadelle, mais sans la ville à ses pieds. En fait, elle ne ressemble à la citadelle que par son positionnement : Bâtiment immense au milieu de plaine vierge. Mais avant ça, je crois avoir survoler quelqu’un avant mon atterrissage, si ça peut en porter le nom.

M’aidant de Cypher dans son fourreau, je déambule un peu gauchement à la recherche de cette silhouette que je n’ai pas pu détailler lors de mon premier passage.

« Hey ! Y a quelqu’un ?! »

Je suis persuadé d’avoir vu quelqu’un et, là, je crois avoir entendu cette même personne parler. Essayons au moins de nous assurer qu’elle aille bien. J’espère juste que la Calamité ne m’a pas suivi d’une manière ou d’une autre, car je ne suis clairement pas en capacité d’affronter ne serait-ce qu’un bokoblin. Je peux toujours m’y tenter, mais je garantis absolument rien.

Si je ne me trompe pas, la personne devrait être dans le coin, mais c’est pas simple de voir à travers les hautes herbes, d’autant plus que c’est souvent un nid à embuscade ce genre de truc. D’ailleurs, en parlant d’embuscade, est-ce que j’ai également parlé du karma ? Alors que je ne devais pas être trop loin de la silhouette, une immense masse émergea des herbes. Qu’es-ce que ?! Qu’est-ce que c’est ce monstre ?! Un dragon ?! Qui parle notre langue ?! Car j’ai clairement compris que pour je-ne-sais-quelle raison, il ne me porte pas dans son cœur.

Sans attendre, je me jette à plat ventre dans les hautes herbes. Même si ça fout un coup de fouet ce genre de rencontre, je me suis trop refroidi et mon corps accuse mal l’esquive improvisée. Dans tout les cas, reste à terre Astral, reste bien à terre et essaye de ramper à l’abri.

« Je sais pas ce que je vous ai fait, mais je m’en excuse ! Alors si c’est possible de me laisser partir en un seul morceau ! »

Sinon… Ma main attrape le canon de Gardien. Bien, on dirait qu’il y a de la magie ici aussi parfait, mais il faudra un peu plus de temps pour que le canon soit de nouveau prêt pour un tir.

« Je savais même pas qu’il restait des dragons à Hyrule ! »

Je ne suis probablement plus à Hyrule, mais sait-on jamais, peut-être que le lézard géant volant connaît, auquel cas, peut-être consentira-t-il à me laisser en vie. Ou peut-être cela me mènera-t-il vers une morceau certaine, dans ce cas, j'essaierais au moins de défendre ma peau avant de rendre l'âme. D'ailleurs, il est avec la Calamité ou il est neutre ce dragon ?