Et c’est ainsi que l’érudit prit congé de ses compagnons de route en les saluant et leur disant à tout à l'heure.
Il estima avoir encore suffisamment d’énergie pour se permettre de prendre encore un peu plus d’altitude. Décollant de nouveau du sol, il flotta jusqu’à la façade, à un endroit où la structure ressemblait à un entrecroisement de tiges métalliques. Il toqua alors avec un doigt sur l’acier pour en tester la dureté. Il resta pensif un instant tout en hochant la tête puis finalement prit vraiment son envol. On l’aperçut remonter le long de la paroi du grand bâtiment, ce qui représentait tout de même plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Un colosse architectural ! Il essayait cependant de ne pas se laisser avoir par la fatigue et entreprenait son ascension avec une vitesse tout à fait modérée. Finalement il put atteindre le sommet et se posa au bord du bâtiment, à l’endroit où se trouvait une grande poutre de la même matière résistante. Il ne put alors s’empêcher de s’exclamer dans son coin, à voix haute :
« Par tout le cosmos ! Ces proportions sont un régal, le poids est réparti de façon optimale. Il y a même... »
Il observa un peu plus les alentours. Maintenant qu’il avait pris cette hauteur il arrivait mieux à distinguer le bâtiment dans sa globalité. Les autres côtés de la structure ne devaient pas être si différents, donc il pouvait déjà s’en faire une idée générale. Il exprima le reste dans ses pensées, paraissant légèrement troublé.
* ...un centre de gravité Seraphysoïte ? Dans ce monde ?! Qu’est-ce que... *
Il plaqua une main au sommet du crâne, l’air déboussolé. Alfonzo fut soudain submergé d’un paquet d’hypothèses et de calculs pour essayer d’expliquer comment ce qu’il venait de remarquer était bien possible ici. Cependant la charge mentale lui parut trop lourde et il était déjà assez fatigué. Il ne voulait pas risquer de se faire griller le cerveau. Lorsque le petit temps nécessaire pour se remettre de ce choc fut atteint, il prêta cette fois-ci attention au panorama qui s’offrait à lui. De là il pouvait voir beaucoup de choses, la plaine, le lac, la forêt, la montagne ou encore la mer. Il s’agissait d’une grande île. Finalement il s’exprima de nouveau à voix haute.
« J’ai l’impression que je suis censé être au courant de quelque chose, sans vraiment pouvoir l’être. C’est donc ça, la frustration... »
Finalement il resta là un moment à contempler le paysage, les bras croisés et son manteau flottant au vent.